Bemerkung:
En 1986, alors qu'il tourne un reportage dans l'est de la Turquie, il assiste à un phénomène alors inédit : le début de la grande migration contemporaine. Dans Go No Go, Ad van Denderen nous entraîne aux confins de l'Europe, où les immigrés tentent, avec plus ou moins de succès, de rejoindre l'Occident en empruntant les chemins des passeurs. Jusqu'alors, les malheureux de la terre se réfugiaient dans les pays voisins lorsque des catastrophes survenaient. Là, ils attendaient dans des camps de réfugiés de pouvoir repartir. En 1986, Van Denderen voit des centaines de jeunes hommes assis dans des pensions, qui n'ont absolument pas l'intention de rentrer chez eux. Leur horizon est totalement différent. Alors qu'auparavant, les parents pensaient qu'avec dix enfants, ils pouvaient assurer leurs vieux jours, aujourd'hui, on leur demande de veiller à ce qu'un membre de leur famille atteigne les pays riches de l'Ouest. Chaque famille semble prête à vendre le peu qu'elle possède et à utiliser le produit de la vente pour permettre à l'un de ses fils de faire le voyage. Les jeunes gens qui partaient avec le capital familial n'osaient pas revenir les mains vides. Van Denderen nous emmène dans les commissariats et les centres de réfugiés où, entourés de leurs premiers dossiers épais, les enquêteurs tentent de déterminer l'identité des réfugiés. Il nous montre comment les hommes tuent le temps dans les pensions jusqu'à ce qu'une bande de passeurs leur fasse franchir la énième frontière. Il suit les réfugiés jusqu'aux barbelés du tunnel ferroviaire de Calais, où ils se frayent un chemin, et plus loin encore, jusqu'à ce qu'ils soient confrontés à la prochaine clôture garnie de barbelés. Text. franz.
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